Histoire du Chanvre et du Cannabis au Maroc
Le chanvre a été introduit au Maroc à une époque si lointaine qu’il est difficile aujourd’hui de déterminer avec exactitude cette date. Cependant, il est bien établi que cette plante faisait partie intégrante de la culture marocaine bien avant les périodes de colonisation. Au XVIIIe siècle, la cannabiculture se propagea et prospéra particulièrement dans la région du Rif, au nord du Maroc, grâce à des conditions climatiques favorables et à la transmission de savoir-faire spécifiques de génération en génération.
L’arrivée des colonisateurs espagnols et français au XIXe siècle a marqué un tournant décisif dans l’histoire du cannabis au Maroc. Les autorités espagnoles, en particulier, adoptèrent une attitude relativement libérale à l’égard de la production et de la consommation du chanvre. Cette approche permissive permit une propagation exponentielle de la culture du cannabis parmi la population locale, transformant le Rif en un centre névralgique de cette activité.
Après l’indépendance du Maroc en 1956, la cannabiculture devient illégale, de même que toute activité liée à cette plante mythique. Le gouvernement marocain a instauré des lois strictes interdisant la culture, la production et la vente de cannabis, dans le but de contrôler et de limiter son usage.
Cependant, il existe des exceptions notables dans certaines localités marginales du Nord du Maroc, notamment dans la région du Rif. Dans ces zones, la culture du cannabis est tolérée pour des raisons purement sociales et économiques, malgré les tentatives d’éradication. Pour de nombreux cultivateurs locaux, la cannabiculture constitue une source de revenu essentielle, permettant de subvenir à leurs besoins et de soutenir l’économie locale. Cette tolérance relative souligne les défis complexes auxquels le Maroc est confronté dans la régulation du cannabis, illustrant une dualité entre les exigences légales et la réalité économique de ces communautés rurales minoritaire.
Le Maroc et le cannabis : vers une nouvelle ère ?
Le vote historique de la Commission des stupéfiants des Nations Unies (CND) en 2020, retirant le cannabis de la liste des stupéfiants les plus dangereux, a marqué un tournant décisif dans la perception internationale de cette plante. Ce changement de perspective a ouvert la voie à de nouvelles opportunités économiques et médicales à travers le monde.
Dans ce contexte international favorable, marqué par l’ouverture de plusieurs pays aux bienfaits et aux avantages de l’industrialisation légale du cannabis, ainsi que par l’évolution croissante du marché mondial du cannabis, le Maroc a vu une opportunité pour développer son économie locale. Ce dynamisme mondial représentait une marge de gain significative pour stimuler le développement économique du pays et profiter des retombées positives de ce marché en expansion.
Pays ancré dans une longue tradition de culture du cannabis, le Maroc n’a pas tardé à réagir à cette évolution majeure. Rapidement, il a annoncé son intention de réformer ses politiques publiques sur le cannabis. L’objectif principal était de légaliser la production de cannabis à des fins médicales, reconnaissant ainsi les vertus thérapeutiques de cette plante longtemps stigmatisée et de lutter efficacement contre le trafic illégal.
Cette décision s’inscrit dans une volonté de valoriser une culture lucrative et durable, créatrice d’emplois et de valeur ajoutée pour l’économie marocaine. Le cannabis médical représente une opportunité économique significative, capable d’attirer des investissements étrangers et de stimuler l’innovation dans le domaine des biotechnologies. En légalisant le cannabis à des fins médicales, le Maroc espère non seulement améliorer les conditions de vie des agriculteurs, mais aussi se positionner comme un leader dans un marché en pleine expansion.
L’adoption de cette politique permet également de redéfinir l’image du cannabis, en passant d’une substance illicite à une ressource naturelle aux multiples applications thérapeutiques.
L’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC)
Créée en 2021, l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) est chargée de mettre en œuvre la stratégie de l’État en matière de cannabis. Ses responsabilités incluent la gestion de la culture, de la production, de la fabrication, de la transformation, de la commercialisation, de l’exportation du cannabis et de l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles.
Toutes les demandes d’autorisation et les activités liées à la chaîne de valeur du cannabis légal passent par cette agence. L’ANRAC a mis à la disposition des principaux acteurs un guide pour l’obtention des autorisations nécessaires à l’exercice des activités relatives au cannabis, ainsi qu’un guide de bonnes pratiques en relation avec ces activités.
En plus de ces missions, l’ANRAC travaille au développement de cultures alternatives et d’activités non agricoles pour les populations des provinces concernées, dans le but de mettre fin aux cultures illicites de cannabis. L’agence joue ainsi un rôle crucial dans la transition vers une utilisation légale et bénéfique du cannabis au Maroc.
Le premier CBD légal 100% marocain : un symbole d’une nouvelle ère
Le Maroc, longtemps réputé pour sa résine de cannabis de qualité et très douce, s’engage aujourd’hui dans une nouvelle ère avec la légalisation encadrée de cette activité. Cette évolution ouvre la porte à un marché local du CBD en plein essor, mais aussi à des ambitions internationales.
L’autorisation de la vente de produits à base de CBD sur le marché marocain ouvre de nouvelles perspectives pour les acteurs locaux. Cette nouvelle donne stimule l’innovation et encourage la création de gammes de produits CBD 100% marocains, répondant aux attentes des consommateurs marocains.
Les produits CBD 100% marocains ont un fort potentiel d’exportation, malgré une concurrence mondiale où d’autres pays ont déjà une grande expérience dans ce domaine. La qualité reconnue du cannabis marocain, associée à un cadre réglementaire strict et transparent, peut faire des produits CBD 100% marocains des acteurs de premier plan sur la scène internationale.
L’arrivée sur le marché du premier CBD légal 100% marocain est un symbole fort de l’engagement du Maroc dans ce nouveau domaine. Cette étape marque le début d’un nouveau chapitre pour le pays, qui a toutes les cartes en main pour devenir un acteur majeur du marché international du CBD.
Et maintenant, qui va emboîter le pas du Maroc en Afrique et dans les pays arabes ?