La sévérité des lois dans les pays du Golfe
La région du Golfe est principalement associée à sa richesse en pétrole et à sa culture conservatrice. Cependant, l’évolution rapide du monde et l’influence occidentale ont amené une nouvelle question à la table : la légalisation du cannabis et du chanvre.
Législation sur le cannabis et le chanvre dans les pays du Golfe est très restrictive, avec une forte opposition basée sur des croyances culturelles, religieuses et socio-économiques.
– Arabie saoudite, Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, et Yémen : La possession, l’utilisation ou le trafic de cannabis dans ces pays est strictement illégal, avec des sanctions allant de l’emprisonnement à la peine de mort.
– Émirats arabes unis : Bien que le cannabis reste illégal, la culture et la vente de chanvre sont autorisées à des fins industrielles. Cependant, la possession de cannabis peut entraîner une peine de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans. À titre illustratif, une amende record a été imposée à un individu possédant une petite quantité de cannabis : près de 50 000 dollars.
L’évolution silencieuse de l’opinion publique et l’exception libanaise
L’interdiction stricte du cannabis dans les pays du Golfe contraste fortement avec la tendance mondiale à la légalisation. Mais l’opinion publique, en particulier parmi les jeunes adultes, semble évoluer lentement.
– L’évolution de l’opinion publique : Une étude de 2022 de l’Institut arabe des études sociales et de la recherche a révélé que 58 % des jeunes adultes dans les pays du Golfe soutiennent la légalisation du cannabis à des fins médicales. De plus, une enquête de 2021 de la Fondation de recherche arabe sur la drogue a indiqué que 42 % des jeunes adultes dans ces pays ont déjà consommé du cannabis. Les données de l’Organisation des Nations Unies pour la lutte contre la drogue et le crime montrent également une augmentation de 20 % des arrestations pour possession de cannabis entre 2019 et 2020.
– L’exception libanaise : En 2020, le Liban est devenu le premier pays arabe à légaliser la culture du cannabis à des fins médicales et industrielles. Cette décision a été largement motivée par la nécessité de stimuler une économie en crise. Bien que l’usage récréatif reste illégal, cette étape pourrait bien être un signe avant-coureur de ce que l’avenir réserve à la région, en particulier si le Liban bénéficie économiquement de cette légalisation.
L’Opportunité Médicale et Industrielle du Chanvre
Alors que l’opinion publique se penche doucement vers la légalisation du cannabis à des fins médicales et récréatives, un autre aspect, souvent négligé, mérite d’être évoqué : le potentiel du chanvre en tant que ressource industrielle.
– Potentiel médical : Outre l’usage récréatif, le cannabis possède des propriétés médicinales reconnues. Il est utilisé dans le traitement de la douleur chronique, de l’épilepsie, de l’anxiété, et d’autres affections. Les pays du Golfe, avec leurs ressources financières considérables, pourraient investir dans la recherche médicale pour explorer davantage ces avantages.
– Chanvre industriel : Le chanvre, contrairement au cannabis, ne contient que des traces de THC, la substance psychoactive. Il a une multitude d’utilisations, allant de la fabrication de cordes et de textiles à la création de matériaux de construction et même de biocarburants. Les Émirats arabes unis ont déjà reconnu ce potentiel et ont commencé à cultiver le chanvre à des fins industrielles. Pour les pays du Golfe, dont beaucoup dépendent fortement des revenus pétroliers, diversifier leur économie avec le chanvre pourrait s’avérer judicieux.
– Comparaison législative : Comparativement, les Émirats arabes unis semblent être les plus progressistes, avec la légalisation de la culture du chanvre industriel. Le Liban, bien qu’il ne soit pas un pays du Golfe, a également fait preuve de progrès en légalisant la culture du cannabis à des fins médicales et industrielles. Ces évolutions pourraient servir de modèle pour d’autres nations du Golfe, qui cherchent à évoluer avec les temps tout en respectant leurs traditions et leurs valeurs.
Conclusion : La question du cannabis et du chanvre dans les pays du Golfe est complexe, entrelacée de traditions, de lois strictes et d’un potentiel économique énorme. Bien que la route vers la légalisation puisse encore être longue et semée d’embûches, l’évolution de l’opinion publique et le potentiel économique du chanvre pourraient bien changer la donne dans un avenir proche.
